Sunday 20 June 2010

la toundra des caribous

Ete 2010, ca y est, je suis pret pour la seconde etape de ma traversee du Canada. Je partis seul a nouveau, en canoe, a travers les Barrens Lands (Terres steriles). 1800km de Nature sauvage, sans aucun village ou autre point de ravitaillement possible, et les 3/4 du voyage se derouleront au-dessus de ligne des arbres. Mes premiers "pas" dans l'arctique.
Je quittais Yellowknife, la capitale des Territoires du Nord Ouest le 20 juin. Le debut ne fut pas de tout repos. Le bras Est du Grand Lac des Esclaves, que je pagayais pour la 3eme fois, me donna beaucoup de difficulte. La meteo fut peu clemente, beaucoup de vent rendant la navigation dangereuse, et je devais attendre les accalmies pour pousuivre ma route. Comme il faisait jour 24h/24 (meme si j'etais en dessous du cercle polaire, le soleil ne descend pas tres loin derriere l'horizon), je pagayais de jour comme de nuit. Des que le vent faiblissait, je m'elancais. Quand il reprennait, je stoppais, mangeais et dormais par petits sommes. J'arrivais chez mon ami Dave Olesen epuise. Il habite a l'ecart de la civilisation, a 350km de Yellowknife, avec sa femme et ses 2 filles. Ils se sont construits un havre de paix et vivent du tourisme: l'hiver ils guident des voyages en traineau a chiens et l'ete ils offrent l'hebergement et les bateaux pour les passionnes de peche. Dave est un veteran de l'Iditaroad, la plus longue course de traineau a chiens au monde, il est egalement auteur de plusieurs livres.
Je passais de la foret boreale a la toundra apres avoir franchis le fameux portage Pike. Je pagayai quelques jours sur une serie de lacs et gagnai la riviere Back apres un petit portage. La descente complete de la riviere Back, la plus redoutee des rivieres de l'arctique canadien (83 rapides!), fut une epreuve de courage et de resilience. Je sais maintenant ce qu'avoir l'estomac noue veut dire... Je ne fis neanmoins qu'un seul portage, passant tout les autres rapides a la pagaie ou en cordant le canoe.
J'eu la chance de voir les prehistoriques boeufs musques, de magnifique loups blanc, un glouton, mais la cerise sur le gateau fut de croiser des milliers de caribous en migration vers le Sud! Vers la fin du voyage, je remontais une petite riviere qui devint seche. Comme je n'etais qu'a 200km du village de Kugaaruk, mon arrivee, j'abandonnai le canoe, chargeais mon sac a dos de l'essentiels de mon equipement et 7 jours de nourriture, brulai le reste des affaires et partis a pied rejoindre le village. Au 2eme jour, je dus traverser une riviere. j'otais mon pantalon, chaussais une vielle paires de basket pris pour cette occasion, et apprais avoir choisis un endroit moins profond, je traversai. Le courant et les caillous ronds et glissants menacaient mon equilibre, et l'eau glaciale rendait mes jambes si faibles que je m'effondrai apres avoir fais les 2/3 de la traversee. Je me relevai, fis quelques pas et rechutai. J'atteignis la rive avec d'insensibles poteaux a la place des jambes. Je remis mon pantalon, les chaussures de rando et partis en marche rapide pour me rechauffer.   Le 15 Aout au matin, la neige recouvrait le sol! Elle fondu rapidement. Apres 5 jours, je n'etais qu'a 40km du village, quand un helicoptere travaillant pour un site d'exploration minier me repera et vint se poser pres de moi. Ils etaient surpris de voir quelqu'un ici, seul, au milieu de nul part! Je leur racontai mon aventure et ils m'offrirent de me deposer au village. J'acceptai volontier. 59 jours plus tard, j'arrivai donc a Kugaaruk et eu ma premiere rencontre avec ce peuple qui me fascine tant: les Inuits.
















Remerciements: Darwin Rudkevitch, the Olesen family and the Amautinuar family