Monday 1 April 2024

Trans-alpes: une traversée hivernale des Alpes Française

Une aventure à pied et en raquettes de 690 km en 39 jours de marche, seul avec mon chien Kazan, un jeune Groenlandais

Départ fin Janvier de Menton, sur la côte Méditerranéenne. Peu de neige... J'abandonne vite les skis

Parfois une cabane de berger nous offre refuge pour la nuit



Souvent nous dormons à la belle étoile 


Passé Barcelonnette, j'investis dans une paire de raquettes. Les récentes chutes de neige rendent les passages de col plus difficile











Passage du col de la Vallée Étroite, très peu de visibilité 












On peut apercevoir le lac Léman derrière!

Enfin arrivé à la Meillerie, au bord du lac Léman



Friday 7 June 2019

La chevauchée des Andes


En Novembre 2017, je m'envolai pour le Chili. Objectif: 6 mois de randonnée a cheval à travers la Cordillère des Andes, dans la moitié Sud du pays. Et atteindre la fameuse Patagonie.

Après plusieurs jours de recherche, je me décidai sur 2 chevaux, un baie de 10 ans, à la stature un peu légère mais un excellent mental, et un gris de 7 ans calme et très robuste, croisé cheval de trait. Fin Novembre, nous partîmes vers la montagne, rejoindre le Greater Patagonian Trail, un itinéraire de 3000 km créé par un passionné Allemand, incluant des sentiers de chevaux, des routes de terres ou graviers, des sentiers à pieds. Il est considéré comme difficile, même par des randonneurs expérimentés. Jamais personne n'a tempté de le suivre à cheval, et son créateur m'a dit que ça serait impossible. Le défi est lancé. Et il sera pour moi ma première aventure à cheval, un rêve imaginé il y a si longtemps que je ne m'en souviens plus.

Le voyage fut divisé en deux partie. La première, avec mes deux chevaux baptisés Marco et Secundo (du noms de leurs anciens propriétaires), commença à Longavi, un village à 300 km au Sud de Santiago. Nous traversâmes les plus hautes montagnes de l'itinéraire. Un itinéraire sauvage, nous rencontrâmes peu de gens, et les traversés de rivières furent parfois difficile. L'une d'elles nous a emportée. Secundo en emporta quelques égratignures. Nous passâmes des sentiers abandonnés et embroussaillés, taillant le passage à la hachette. Et même quand des locaux m'avertirent qu'il me serait impossible de passer, nous y arrivâmes. Les chevaux furent exemplaires. Marco étais le meneur des deux, et il me faisait totalement confiance. Même quand il avait peur, il me suivait. Secundo avait son caractère, mais il finissait toujours par suivre Marco. Son athlétisme et son pied sûr faisaient des merveilles. Ils prirent même le bâteau, un ferry pour traverser un lac! Nous arrivâmes à Cochamo, au porte de la Patagonie Chilienne, après 72 jours et 1340 km parcourus. Nous suivâmes le Greater Patagonian Trail au mieux, mais nous dûmes parfois faire des detours, lorsque les chevaux ne pouvaient passer, dû aux regulations (traverse de la reserve privée Huilo-Huilo interdite) ou aux traverses de lac avec un bateau trop petit pour des chevaux.
Je pris la décision de vendre Marco et Secundo à Cochamo. Pour continuer vers le Sud et entrer la Patagonie, il faut prendre le bateau. Ni route ni sentier ne traverse les plus ou moins 50 km de dense forêt pluvieuse qui relie la Patagonie au reste du pays. Et les monter dans le bateau exige les services d'un transporteur, et je devrai payer l'aller et le retour pour le camion. Mon budget ne me le permettait pas. C'est avec grand regret que je me séparais de mes deux compagnons. L'un partit chez un homme qui proposait des ballades à cheval, l'autre chez un homme qui utilisait des chevaux pour porter les sacs à dos des randonneurs.



























































 

Un mois plus tard, fin Février, j'étais de retour sur les pistes. Après avoir vendu Marco et Secundo, je me rendis à Futaleufu. Là-bas, je me mis à la recherche de nouveaux compagnons de route. Je me décidai pour une grande jument baie, renomée Bertha (la grosse Bertha). Elle avait 10 ans et était deja à la retraite, dans un champ couvert de pommiers, dû son enbompoint… Elle perdra son vendre assez rapidement et deviendra magnifique. Elle était très familière, mais le pied peu sûr. Le second, un baie de 9 ans à l'allure robuste, fut renomé Carson (en réfèrance à Kit Carson, célèbre éclaireur et homme des bois de l'époque de la conquête de l'Ouest). Il étais plus calme et un peu timide, mais il devint le meneur des deux. Son intelligence, sa force et son pied sûr en firent le meilleur de mes chevaux. Cette deuxième partie de mon voyage se déroula entièrement en Patagonie. Ce fut moins sauvage, plus de marche sur route, de terre ou gravier la plupart. Et les nombreux parcs nationaux me bloquèrent la route. Mais un sentier abandonné traversant une forêt me donna du fil à retorde. Un jeune Allemand rencontré en route, fit équipe avec moi sur ce sentier. Et les chevaux se blessèrent. D'abord Bertha, que je découvris un matin avec une méchante blessure sur le nez, l'os était à découvert. Je n'en saurais jamais la cause. La blessure se cicatrisa bien heureusement. Et Carson se coupa sous le boulet, lorsque il monta dans un fourgeon, necessaire pour prendre un ferry. Sa blessure mit très longtemps à se cicatriser, et mit un terme à la chevauchée. Je passais un mois à Chile Chico à panser sa plaie, dans l'espoir de pouvoir finir le voyage à Villa O'Higgins, à deux semaines plus au Sud. Fin Mai, je dû me résoudre à vendre mes chevaux. Les vacances étaient finit. Je vendis Carson et Bertha à une famille qui a du terrain et adorent les animaux. J'étais content de les vendre ensemble, car ils s'étaient attachés l'un à l'autre. Une chose que je n'avais pas réussis à faire pour Marco et Secundo, à mon grand regret.
Durant cette deuxième partie, nous couvrîmes 672 km, en 37 jours.